Les mots comptent. En thérapie, on pose des mots sur des sensations, des émotions, des souvenirs, des comportements.
Les mots portent du sens. Nos client.e.s vont se les approprier. Ils permettent de comprendre les représentations de soi et de l'autre, les schémas répétitifs, les traces que nos expériences ont laissés en nous.
Le thérapeute prête parfois ses mots à sa.on client.e lorsque celle.ui-ci est troublé.e ; lorsqu'il.elle parle depuis un état ou un âge où il.elle était trop petit.e pour articuler sa pensée de façon structurée et concise ; lorsqu'il.elle arrive sur un territoire encore inexploré, encore vierge de pensées et de paroles.
En tant que thérapeute, il est essentiel d'avoir les mots justes et pour cela d'avoir un vocabulaire étendu, d'être à l'écoute du monde, de lire, de s'ouvrir à la culture. Pour mettre les mots exacts sur le ressenti de la personne. Pour qualifier des actes, un drame, une tragédie. Pour savoir reconnaître avec certitude une agression sexuelle, un inceste, du harcèlement, de l'emprise. En connaître les définitions légales par cœur pour n'avoir aucun doute lorsque le.a client.e en a.
Nos paroles comptent tellement au moment où le trauma ressurgit. La parole romp le figement et le silence.
Et il faudra trouver les bons mots lorsqu'une personne témoignera des faits dont elle a été victime, pour que cette fois soit la bonne et qu'elle ne risque pas d'ensevelir ces souvenirs pour 20 ans, 30 ans, 40 ans...
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