Le contrat GPS, pour mieux accompagner les personnes souffrants de troubles psychiques.
- Severine Bourguignon
- 3 oct.
- 3 min de lecture
Un outil structurant et soutenant pour apprendre à se connaître et se préparer aux moments de crise.
Pas toujours simple d'obtenir un diagnostic ou un suivi adapté lorsque l'on souffre d'une pathologie mentale. Il peut y avoir des années d'errance avant d'obtenir le bon traitement, de trouver les bon.ne.s soignant.e.s. Cette #errance dont témoigne Nicolas Demorand dans son récent livre Intérieur nuit.
Si mon.a client.e n'a pas trouvé les bons partenaires de soin lorsqu'il.elle arrive à mon cabinet, et bien que sur le principe ce ne soit pas mon rôle de le faire, je vais être amenée à bâtir des protocoles, expliquer la pathologie, chercher les solutions adaptées, encourager mon.a client.e à chercher les bon.ne.s professionnel.es et m'assurer que les directives sont claires en cas de crise. Et ce jusqu'à ce que le relais puisse être passé à un psychiatre ou une institution qui se chargera de ces aspects. C’est thérapeutique de comprendre, d’accepter, d’apprendre à se gérer et à s’auto-réguler.
Voici quelques situations cliniques et le travail à faire avec les client.e.s. :
Après une crise d'angoisse, un jeune repart des urgences psychiatriques avec un courrier d'évaluation psychique indiquant « borderline » avec la recommandation d'un suivi psychiatrique ou psychologique. Il ne veut pas consulter de psychiatre ayant eu de mauvaises expériences et il arrive chez moi ayant choisi la psychothérapie. Notre alliance se forge sur le décryptage de ce courrier. Qu'est-ce que ça veut dire #bordeline ? Quelles incidences, conséquences ? Dit comme ça, ça a a l'air grave! C'est grave?
Une femme à qui on vient de diagnostiquer une maladie dégénérative. Cette nouvelle donne renverse son existence. Son kiné lui a conseillé de voir un psy. En séance, on revient sur le choc de l'annonce, on voit comme réajuster sa vie avec une vision à court comme à long terme, accepter la maladie et le traitement, apprendre à se réguler pour affronter les rendez-vous de suivi qui chaque fois risque de lui annoncer un dégradations. Et puis aussi comment maintenir et cultiver des liens dont le soutien sera précieux ?
Une personne bipolaire m’est envoyée par son #psychiatre pour une #psychothérapie. Il a prescrit un traitement et fait le suivi mais n'a pas bâti de protocole de crise avec elle. Qui j'appelle quand ca ne va pas ? Comment faire quand je rentre dans une phase up ou down ? Comment j'identifie ces phases et comment je fais la différence entre un coup de mou et une phase dépressive, une bonne nouvelle et une euphorie maniaque ?
J'ai récemment appris qu'en psychiatrie aujourd'hui, on recommande de faire un contrat GPS qui consiste à rédiger des directives anticipées. Elles favorisent :
le dialogue entre la personne concernée, son entourage et les professionnels du soin et de l’accompagnement
l’intégration de la notion de #consentement si une situation de #crise survient
l’identification des #ressources individuelles
la personnalisation des soins et de l’accompagnement
Ce contrat GPS est une précieuse ressource et va énormément vous faciliter la tâche. Si on ne leur a pas déjà proposé, n'hésitez pas à le préparer avec vos client.e.s souffrant de troubles psychiques. C'est essentiel et source de sécurité !
Il existe en version ados, jeunes adultes et parents. Pensez aussi à le proposer aux proches, à faire pour eux : les #aidants
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